De velléités, cynismes et apathies

Résumé

Nous admettons au départ, comme on l’entend souvent, que l’individu cynique est caractérisé par un comportement provocateur, l’apathique par l’indifférence envers tout être et toute chose et le velléitaire par l’inconstance dans sa façon d’agir. Les dictionnaires montrent cependant que ces trois dispositions d’esprit présentent plus de points communs que ce que l’on pourrait imaginer dans un premier temps, malgré des différences importantes. Leur similitude tient au fait que ces trois dispositions passionnelles concernent une même modalité — le vouloir — tandis que leur dissemblance résulte du comportement des trois variables élues par le présent article : la réalisation des opérations de tri, le comportement des variables liées à l’intensité et à l’extensité, le tempo du rapport entre le sujet et l’objet et le régime de valeur mis à contribution dans chaque cas de figure. Dès lors, c’est la combinaison de ces trois facteurs qui conduit le velléitaire, l’apathique et le cynique à avoir des comportements assez divergents. Cet article se propose d’examiner le rapport entre ces trois passions et les processus sémiotiques signalés, cherchant à mettre en relief les différences et les similitudes entre, d’une part, le sujet velléitaire et celui qui a plusieurs habiletés, et de l’autre, entre l’apathique et le modéré.